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Dans cette édition, Riches-Flores Research , Otptigestion, Ossiam, Financière Galilée, Le Groupe Orion, Tygrow, Tylia Invest, Remake AM.
- Les gérants appellent à une sélectivité accrue.
- Le Private Equity : les acteurs oeuvrent pour la démocratisation.
- SCPI : vers une meilleure comparabilité des rendements
En avril, les marchés actions ont poursuivi leur progression alors que l’inflation et le risque de récession continue d’inquiéter les investisseurs. « Après la publication de créations d’emplois dans le secteur privé américain contrastées en mars, le risque d’une récession technique réapparait alors que les banques centrales n’ont pas encore gagné leur combat contre l’inflation », observe Véronique Riches-Flores, économiste du cabinet RichesFlores. Dès lors, les opérateurs attendaient avec intérêt les chiffres de l’inflation américaine du mois de mars. « L’inflation et la lecture que les membres de la Fed font de la situation conjoncturelle à l’aune des effets de la crise bancaire seront, sans doute, décisifs » pour décider de poursuivre ou non le cycle de resserrement monétaire, souligne l’économiste indépendante. Dans ce cadre, les investisseurs ont bien accueilli l’annonce d’un ralentissement plus marqué que prévu de l’inflation en mars aux États-Unis. « L’inflation n’a pas disparu mais reflue bel et bien », assure Véronique Riches-Flores. Cet essoufflement renforce le scénario d’une hausse de 25 points de base du taux des fonds fédéraux en mai, avant une pause à l’avenir alors que la récession menace et que le secteur bancaire américain montre des signes de faiblesses. « Nous demeurons dans une période d’incertitude. Ainsi, croire que la crise bancaire du mois de mars est terminée et sera sans conséquence sur l’économie est certainement prématuré à ce stade », prévient Nicolas de Zaluski, secrétaire général d’Optigestion. En Europe, les statistiques dévoilées au cours du mois ont plaidé pour un atterrissage en douceur de l’économie, ce qui devrait inciter la Banque centrale européenne (BCE) à prolonger son tour de vis alors que l’inflation reste élevée, estime Véronique Riches-Flores.
Du côté des entreprises, les marchés ont été rassurés par les résultats trimestriels plus robustes que prévu des géants américains de la Tech à l’image d’Alphabet, Microsoft ou Meta Platforms.
Le luxe continue de briller
Sur le Vieux Continent, les performances de LVMH et Hermès ont permis au CAC 40 de battre de nouveaux records. LVMH a récemment touché les 500 milliards de dollars de valorisation en Bourse (près de 453 milliards d’euros), une première pour une société européenne qui représente désormais 13 % de l’indice CAC 40, rappelle Nicolas Domont, gérant chez Optigestion. Paradoxalement, une telle pondération est susceptible de pénaliser les gérants européens, la réglementation (UCITS) limitant en effet à 10 % maximum l’allocation d’un fonds actif à une action. « Un fonds actif va toujours être sous-pondéré, donc si LVMH fait de belles performances, il va avoir du mal à suivre l’indice parisien à la hausse », explique Paul Lacroix, responsable de la structuration chez Ossiam.
Du côté des plus petites valeurs, le secteur de le l’électricité verte a continué de susciter l’intérêt, à condition de bien les choisir, souligne Carmine de Franco, directeur de la recherche chez Ossiam. Plus globalement, observe Ossiam, « les indices de référence alignés sur l’accord de Paris attirent l’attention d’un nombre toujours plus grand d’investisseurs, en quête de stratégies actions cœur de portefeuille qui accompagnent efficacement la transition vers une économie neutre en carbone ». De son côté, Roni Michaly, président de Financière Galilée, met en avant, les thématiques qui surperforment depuis le début de l’année, en particulier la robotique et l’Intelligence artificielle (IA). « Depuis le début de l’année, nous avons renforcé plusieurs thématiques, comme la robotique, qui répondent à trois de nos impératifs d’investissements : une tendance structurelle à la croissance, la transversalité, en l’occurrence touchant plusieurs secteurs et une présence forte à l’international », précise le dirigeant.
Acquisitions et innovations dans la gestion d’actifs
Du côté de l’industrie de la gestion d’actifs, Financière Galilée complète sa gamme de Fonds Internes Dédiés (FID) luxembourgeois d’une offre investie à 100 % en structurés. « Dans un environnement incertain, les solutions structurées permettent de bénéficier d’un potentiel de rendement attractif, tout en permettant, selon les cas, de limiter les risques ou de maximiser le rendement », explique Roni Michaly.
Le Groupe Orion poursuit, lui, sa croissance externe en prenant une participation majoritaire dans 15 cabinets de gestion en patrimoine. Lors de la Convention de l’Anacofi 2023 organisée début avril, Emmanuel Angelier, le président de la société quimpéroise a rappelé son ambition de digitaliser l’activité du CGP « pour ne plus faire barrage à son expertise ».
Le digital reste également au cœur des préoccupations des acteurs du Private Equity, comme le rappellent les co-fondateurs de Tygrow, Nicolas Baboin et Florent Colombet : « Le papier et le mail ne fonctionnent pas pour traiter un nombre important d’investisseurs. Seul le digital permet d’adresser cette volumétrie », expliquent les co-fondateurs. La société « entend rendre l’investissement en Private Equity accessible à tous », souligne Florent Colombet.
Une ambition également affichée par Tylia invest qui a été choisi par Bpifrance pour accompagner le lancement de BEA 1, le troisième fonds grand public de la Banque publique d’investissement. « Nous sommes fiers d’avoir été choisis par les équipes de Bpifrance et de mettre à leur disposition notre expertise métier et nos outils technologiques pour accélérer la digitalisation de l’investissement non coté, et ainsi de contribuer à la démocratisation du Private Equity en France », déclare Stéphane Lubiarz, Président de Tylia. Ce fonds, accessible dès 1 000 euros, mise sur une stratégie d’investissement plus risquée que les deux précédents. « Le fonds est bien entendu aussi éligible en assurance vie et au PER en Unité de Compte. Pour BE1 et BE2, l’UC a représenté 70 % de la collecte », a précisé Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance.
Du côté de l’investissement en immobilier, David Seksig, directeur général et co-fondateur de Remake AM, dresse le bilan de la première année d’existence de cette jeune société de gestion d’actifs immobiliers. Marquée, notamment, par le lancement de Remake Live. Le dirigeant se félicite par ailleurs de la nouvelle méthode de calcul du taux de distribution des SCPI, qui permet une meilleure comparabilité des rendements affichés par les SCPI. Signe du dynamisme et des perspectives de Remake, la société annoncé le recrutement d’un gérant senior spécialisé sur le marché européen et auparavant chez Perial. L’équipe, aujourd’hui composée de 11 personnes spécialisées dans l’immobilier et la gestion d’actifs, entend désormais « doubler la capitalisation de son fonds Remake Live », a précisé Benoit Cony, associé & directeur des partenariats chez Remake, à l’occasion de la Convention Anacofi 2023.