Le digital, la robotique et l’IA, les thématiques qui intéressent la finance

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Dans cette édition, Riches-Flores Research , Otptigestion, Ossiam, Financière Galilée, Le Groupe Orion, Tygrow, Tylia Invest, Remake AM.

  • Les gérants appellent à une sélectivité accrue.
  • Le Private Equity : les acteurs oeuvrent pour la démocratisation.
  •  SCPI : vers une meilleure comparabilité des rendements

En avril, les marchés actions ont poursuivi leur progression alors que l’inflation et le risque de récession continue d’inquiéter les investisseurs. « Après la publication de créations d’emplois dans le secteur privé américain contrastées en mars, le risque d’une récession technique réapparait alors que les banques centrales n’ont pas encore gagné leur combat contre l’inflation », observe Véronique Riches-Flores, économiste du cabinet RichesFlores. Dès lors, les opérateurs attendaient avec intérêt les chiffres de l’inflation américaine du mois de mars. « L’inflation et la lecture que les membres de la Fed font de la situation conjoncturelle à l’aune des effets de la crise bancaire seront, sans doute, décisifs » pour décider de poursuivre ou non le cycle de resserrement monétaire, souligne l’économiste indépendante. Dans ce cadre, les investisseurs ont bien accueilli l’annonce d’un ralentissement plus marqué que prévu de l’inflation en mars aux États-Unis. « L’inflation n’a pas disparu mais reflue bel et bien », assure Véronique Riches-Flores. Cet essoufflement renforce le scénario d’une hausse de 25 points de base du taux des fonds fédéraux en mai, avant une pause à l’avenir alors que la récession menace et que le secteur bancaire américain montre des signes de faiblesses. « Nous demeurons dans une période d’incertitude. Ainsi, croire que la crise bancaire du mois de mars est terminée et sera sans conséquence sur l’économie est certainement prématuré à ce stade », prévient Nicolas de Zaluski, secrétaire général d’Optigestion. En Europe, les statistiques dévoilées au cours du mois ont plaidé pour un atterrissage en douceur de l’économie, ce qui devrait inciter la Banque centrale européenne (BCE) à prolonger son tour de vis alors que l’inflation reste élevée, estime Véronique Riches-Flores.

Du côté des entreprises, les marchés ont été rassurés par les résultats trimestriels plus robustes que prévu des géants américains de la Tech à l’image d’Alphabet, Microsoft ou Meta Platforms.

Le luxe continue de briller

Sur le Vieux Continent, les performances de LVMH et Hermès ont permis au CAC 40 de battre de nouveaux records. LVMH a récemment touché les 500 milliards de dollars de valorisation en Bourse (près de 453 milliards d’euros), une première pour une société européenne qui représente désormais 13 % de l’indice CAC 40, rappelle Nicolas Domont, gérant chez Optigestion. Paradoxalement, une telle pondération est susceptible de pénaliser les gérants européens, la réglementation (UCITS) limitant en effet à 10 % maximum l’allocation d’un fonds actif à une action. « Un fonds actif va toujours être sous-pondéré, donc si LVMH fait de belles performances, il va avoir du mal à suivre l’indice parisien à la hausse », explique Paul Lacroix, responsable de la structuration chez Ossiam. 

Du côté des plus petites valeurs, le secteur de le l’électricité verte a continué de susciter l’intérêt, à condition de bien les choisir, souligne Carmine de Franco, directeur de la recherche chez Ossiam. Plus globalement, observe Ossiam, « les indices de référence alignés sur l’accord de Paris attirent l’attention d’un nombre toujours plus grand d’investisseurs, en quête de stratégies actions cœur de portefeuille qui accompagnent efficacement la transition vers une économie neutre en carbone ».  De son côté, Roni Michaly, président de Financière Galilée, met en avant, les thématiques qui surperforment depuis le début de l’année, en particulier la robotique et l’Intelligence artificielle (IA). « Depuis le début de l’année, nous avons renforcé plusieurs thématiques, comme la robotique, qui répondent à trois de nos impératifs d’investissements : une tendance structurelle à la croissance, la transversalité, en l’occurrence touchant plusieurs secteurs et une présence forte à l’international », précise le dirigeant.

Acquisitions et innovations dans la gestion d’actifs

Du côté de l’industrie de la gestion d’actifs, Financière Galilée complète sa gamme de Fonds Internes Dédiés (FID) luxembourgeois d’une offre investie à 100 % en structurés. « Dans un environnement incertain, les solutions structurées permettent de bénéficier d’un potentiel de rendement attractif, tout en permettant, selon les cas, de limiter les risques ou de maximiser le rendement », explique Roni Michaly.

Le Groupe Orion poursuit, lui, sa croissance externe en prenant une participation majoritaire dans 15 cabinets de gestion en patrimoine.  Lors de la Convention de l’Anacofi 2023 organisée début avril, Emmanuel Angelier, le président de la société quimpéroise a rappelé son ambition de digitaliser l’activité du CGP « pour ne plus faire barrage à son expertise ».

Le digital reste également au cœur des préoccupations des acteurs du Private Equity, comme le rappellent les co-fondateurs de Tygrow, Nicolas Baboin et Florent Colombet : « Le papier et le mail ne fonctionnent pas pour traiter un nombre important d’investisseurs. Seul le digital permet d’adresser cette volumétrie », expliquent les co-fondateurs. La société « entend rendre l’investissement en Private Equity accessible à tous », souligne Florent Colombet.

Une ambition également affichée par Tylia invest qui a été choisi par Bpifrance pour accompagner le lancement de BEA 1, le troisième fonds grand public de la Banque publique d’investissement. « Nous sommes fiers d’avoir été choisis par les équipes de Bpifrance et de mettre à leur disposition notre expertise métier et nos outils technologiques pour accélérer la digitalisation de l’investissement non coté, et ainsi de contribuer à la démocratisation du Private Equity en France », déclare Stéphane Lubiarz, Président de Tylia. Ce fonds, accessible dès 1 000 euros, mise sur une stratégie d’investissement plus risquée que les deux précédents. « Le fonds est bien entendu aussi éligible en assurance vie et au PER en Unité de Compte. Pour BE1 et BE2, l’UC a représenté 70 % de la collecte », a précisé Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance.

Du côté de l’investissement en immobilier, David Seksig, directeur général et co-fondateur de Remake AM, dresse le bilan de la première année d’existence de cette jeune société de gestion d’actifs immobiliers. Marquée, notamment, par le lancement de Remake Live. Le dirigeant se félicite par ailleurs de la nouvelle méthode de calcul du taux de distribution des SCPI, qui permet une meilleure comparabilité des rendements affichés par les SCPI. Signe du dynamisme et des perspectives de Remake, la société annoncé le recrutement d’un gérant senior spécialisé sur le marché européen et auparavant chez Perial. L’équipe, aujourd’hui composée de 11 personnes spécialisées dans l’immobilier et la gestion d’actifs, entend désormais « doubler la capitalisation de son fonds Remake Live », a précisé Benoit Cony, associé & directeur des partenariats chez Remake, à l’occasion de la Convention Anacofi 2023.

Les banques centrales dans le viseur des investisseurs

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Dans cette édition, Riches-Flores Research , Otptigestion, Lynceus Partners, Financière Galilée, Ossiam, Le Groupe Orion, IFFEC, Tygrow, Tylia Invest, Remake AM.

  • La posture des banques centrales au cœur des incertitudes
  • Le Private Equity : la digitale est à l’œuvre.
  • Immobilier : les opportunités des villes en restructuration 

En mars, les actifs à risque ont progressé dans un environnement de marché volatil. La première quinzaine a été particulièrement mouvementée pour les indices actions. Les investisseurs ont d’abord salué la reprise de l’économie chinoise. « Non seulement le PMI manufacturier remonte franchement en zone de croissance mais retrouve un niveau qu’il n’avait pas connu depuis avril 2012 », a commenté l’économiste Véronique Riches-Flores, du cabinet RichesFlores. « Le rattrapage post-Covid est donc bel et bien enclenché et porte ses fruits dans tous les secteurs de l’économie, y compris, la construction », a-t-elle poursuivi. Mais la prudence est rapidement revenue sur les marchés, les investisseurs redoutant la poursuite encore un certains temps des politiques monétaires restrictives des banques centrales face une activité encore robuste, un marché de l’emploi vigoureux et une inflation qui se raffermit. « Devant de tels résultats, la Réserve fédérale (Fed) comme la Banque centrale européenne (BCE) se trouvent démunies. Le seul outil dont elles disposent semble inefficace. Pour sauvegarder leur réputation, elles pourraient accentuer la pression ou la prolonger trop longtemps, au risque de favoriser un ralentissement très marqué dont il sera difficile de tempérer les effets », a expliqué Jacques de Panisse, gérant Optigestion.

La faillite de Silicon Valley Bank puis la chute de Credit Suisse ont provoqué une panique boursière. Le prix du Credit Default Swap (CDS) à un an (pour se protéger contre un évènement de crédit chez Credit Suisse) a explosé à la hausse en une semaine pour atteindre plus de 3 000 points de base, ce qui constitue « un évènement extrêmement rare », a révélé Patrick Chotard, PDG-fondateur de Lynceus Partners. « Face à la crainte d’une nouvelle crise financière, les mesures prises par la Reserve Fédérale (Fed) pour limiter les risques de contagion et le rachat de Credit Suisse par UBS orchestré par les autorités suisses ont rassuré les investisseurs et permis aux actions de rebondir », a observé Véronique Riches-Flores. De son côté, Roni Michaly, PDG de Financière Galilée a salué la rapidité d’intervention de Janet Yellen : « l’ancienne patronne de la Fed et actuelle secrétaire du Trésor des États-Unis, a pris très vite au sérieux les déboires de SVB en demandant aux banques américaines de reprendre les activités de SVB». Les conclusions de la réunion de politique monétaire de la Fed ont également participé au retour au calme, comme l’anticipait l’économiste indépendante. La banque centrale américaine a relevé d’un quart de point de pourcentage ses taux mais laissé entendre que la fin du cycle de resserrement monétaire approchait. Les marchés ont commencé à anticiper une première baisse des taux en juin, encouragés par les inquiétudes au sujet des banques américaines, a commenté Véronique Riches-Flores. Une prévision qui a été confortée par l’annonce d’un ralentissement de l’inflation aux États-Unis au mois de février.

 En zone euro, la BCE s’est montrée plus ferme en relevant ses taux de 50 points de base malgré les turbulences dans le secteur bancaire et en ouvrant la porte à d’autres relèvements, sans doute plus modestes, alors que la lutte contre l’inflation n’est pas terminée. « C’est sans doute le message que souhaitaient recevoir les marchés et celui que Mme Lagarde a voulu envoyer : si l’institution se permet de relever ses taux de 50 pb, c’est sans doute que la situation est maîtrisée, en effet, et que la BCE ne s’inquiète guère des risques de propagation associés à la crise bancaire en présence », a précisé Véronique Riches-Flores.

D’un point de vue sectoriel, le luxe a vécu un bref moment de volatilité dans le sillage de la crise bancaire, sans pour autant que cela ne suscite l’inquiétude de Roni Michaly.  Les valeurs du luxe ont d’ailleurs rapidement repris leur marche en avant grâce aux perspectives offertes par la réouverture de l’économie chinoise. L’exceptionnelle santé de LVMH a par ailleurs ravivé la spéculation sur un intérêt du numéro un mondial du secteur sur son rival suisse Richemont. Cette fusion permettrait à LVMH de « renforcer ses parts de marché dans l’horlogerie et la joaillerie », a souligné Financière Galilée. « Cette fusion pourrait offrir des synergies potentielles, avec une hausse de la part de marché et des économies d’échelle. LVMH conservera une image encore plus attrayante aux yeux des investisseurs, surtout si celle-ci fait l’acquisition d’un leader du luxe », a ajouté la société de gestion.

Les gérants à la manoeuvre

Dans un environnement volatil mais porteur pour les marchés financiers, les acteurs de l’industrie ont multiplié les initiatives pour sortir renforcés de cette séquence. Soucieux de faire profiter ses clients de la résistance des actions dans le monde, Ossiam a lancé un ETF sur les actions mondiales.
De son côté, le groupe Orion a pris une participation majoritaire dans quinze cabinets de gestion de patrimoine « avec comme objectif de poursuivre sa croissance à deux chiffres », a expliqué Emmanuel Angelier, président du groupe Orion. La structure bretonne se positionne ainsi comme un acteur majeur du secteur, a souligné son président.

Les professionnels de la finance ont par ailleurs accueilli avec intérêt le lancement de l’Institut Français de Finance et d’Economie Comportementale (IFFEC). « Indépendamment du niveau des connaissances financières, dans ce domaine, une bonne décision des individus, professionnels ou particuliers ne peut s’affranchir des aspects comportementaux déjà bien étayés par les travaux académiques », a déclaré Édouard Camblain, président de l’IFFEC.

Sur le front du Private Equity, la société de gestion Tygrow « digital native » a confirmé sa volonté d’accompagner la croissance du secteur en permettant aux gérants d’actifs non cotés de créer facilement leurs fonds et d’en digitaliser la gestion.

Enfin, du côté de l’immobilier, Remake AM a rappelé les atouts de l’investissement dans les villes en restructuration. Une stratégie très rentable, comme en témoigne la surperformance de sa SCPI Remake Live l’an dernier dont le rendement a atteint 7,64%. Pour atteindre cette performance la stratégie d’investissement de Remake Live est très diversifiée, avec des placements dans des secteurs tels que les bureaux, les commerces, les loisirs, la santé, ainsi que dans l’immobilier résidentiel social, a rappelé Nicolas Kert, président et co-fondateur de Remake AM.

Revue de Marchés, Février 2023

Les investisseurs férus d’actifs à risque ont vécu un mois de février chaotique.

Tout avait bien débuté dans l’espoir d’un ralentissement, voire d’une pause prochaine du cycle de resserrement monétaire des principales banques centrales alors que l’économie américaine affiche sa résistance.

« Le pessimisme excessif en fin d’année, l’abondance des liquidités, l’espoir d’une désinflation en cours et un ralentissement en vue beaucoup moins marqué que prévu, expliquent la hausse enregistrée depuis le début de l’année.

L’optimisme ambiant pourrait cependant être perturbé par l’absence marquée de visibilité », commente Jacques de Panisse, gérant chez Optigestion.

Un regain d’appétit pour le risque qui a profité logiquement aux valeurs jugées cycliques, comme l’observe Véronique Riches-Flores : « Cela ressemble au bon vieux temps, celui d’un appétit -apparemment sans limite- pour le risque qui entraîne dans son sillage les cycliques, les valeurs technologiques et, plus encore, les cryptomonnaies ».

 Cependant, la publication d’indicateurs économiques témoignant du dynamisme de l’activité économique comme l’accélération de l’emploi américain ou la hausse des ventes au détail en janvier ont ravivé la crainte d’une sévérité accrue de la Fed face à l’inflation.

L’inflexion des actions américaines a ainsi coïncidé avec le retournement du marché obligataire.

Tombé sous les 3,4 % le 2 février, le taux américain à 10 ans a rapidement rebondi pour atteindre 3,97% à la fin du mois, soit plus haut niveau depuis novembre.

« Les banques centrales n’ont pas fini leur travail.

Leur complaisance offre des opportunités que les investisseurs ne peuvent ignorer mais qui doivent être mises en perspective de ce que cela signifie en termes de risque d’être rattrapé par un nouveau cycle de hausse des taux d’intérêt », explique Véronique Riches-Flores.

En Europe et Royaume-Uni par exemple, le ralentissement de l’inflation semble loin d’être convaincant, poursuit l’experte.

Pour autant, les actions européennes, et notamment françaises ont longtemps résisté à la déprime de Wall Street grâce à des bons résultats d’entreprises et à des valorisations généralement dégradées sur le Vieux Continent.

Les valeurs bancaires françaises ont particulièrement brillé grâce à des excellents résultats financiers, soutenus par leurs pôles d’investissements et l’activité de crédit, comme le souligne l’économiste.

Pour autant, à la fin du mois, l’annonce d’une accélération inattendue de l’inflation aux États-Unis en janvier a précipité les Bourses mondiales dans le rouge et entretenu la remontée des taux d’intérêt des deux côtés de l’Atlantique.

Dans cet environnement aussi volatil qu’incertain, certains investisseurs ont continué d’adopter une approche thématique rigoureuse de façon à profiter des grandes tendances qui structurent et vont structurer l’économie mondiale au cours des prochaines années.

À cet égard, Roni Michaly, PDG de Financière Galilée rappelle que la gestion thématique, c’était l’assurance pour une société de gestion de connaître le succès.

Sauf que cette gestion doit répondre à un cahier des charges précis, souligne le dirigeant qui a mis en avant le mois dernier un de ses thèmes de prédilection : l’éducation.

Au chapitre géopolitique, la guerre en Ukraine a continué de faire rage.

Pour tenter, une nouvelle fois, d’affaiblir Vladimir Poutine, l’Europe a mis en place une deuxième salve de sanctions visant le pétrole russe.

Après le brut en décembre 2022, les produits raffinés en Russie sont interdits depuis le 5 février, et un prix maximum est imposé au marché.

Pour compenser l’absence de diesel russe, l’Europe doit trouver de nouvelles sources d’approvisionnement.

« Par ordre de préférence, l’UE devrait d’abord se tourner vers les pays du Golfe, puis les États-Unis et l’Inde », estime Carmine de Franco, responsable de la recherche chez Ossiam.

Du point de vue de l’investisseur, l’expert a par ailleurs mis en avant l’intérêt d’investir dans le lithium, indispensable à la fabrication de batteries électriques.

Sur le front de l’immobilier, les chiffres de la pierre-papier pour 2022 ont été publiés.

Les SCPI ont enregistré l’an dernier une collecte nette record de 10,2 milliards d’euros contre 7,4 milliards d’euros en 2021, selon les chiffres dévoilés le mois dernier par ’Association Française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM).

Elles ont par ailleurs offert un rendement de 4,53%, plus élevé qu’en 2021 (4,49%).

La jeune SCPI Remake Live de Remake AM a affiché un taux de distribution de de 7,64%, soit deux points de plus que le rendement moyen pour l’ensemble des SCPI diversifiées.

Pour l’avenir, Nicolas Kert, président de Remake AM affiche sa confiance en dépit de la hausse des coûts de financement et de sa conséquence, une baisse des prix de la pierre.

On juge la performance de l’immobilier en la comparant à celle des autres classes d’actifs, souligne Nicolas Kert.

Les SCPI en deçà de 4,50 % de rendement n’offrent pas un surplus de gain très attrayant et devraient logiquement attirer moins de collecte. »

Revue de Marchés, janvier 2023

Les actifs à risque ont connu un mois de février mouvementé entre bonne dynamique d’activité et craintes de la poursuite du resserrement monétaire des banques centrales.

Aux États-Unis, après une fin d’année 2022 et un mois de janvier tonitruants liés à l’espoir d’un arrêt prochain des hausses des taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed), Wall Street a très rapidement calé, comme l’anticipait Jacques de Panisse, gérant chez Optigestion.

La publication d’indicateurs économiques témoignant du dynamisme de l’activité économique comme l’accélération de l’emploi américain ou la hausse des ventes au détail en janvier ont ravivé la crainte d’une sévérité accrue de la Fed face à l’inflation.

L’inflexion des actions américaines a ainsi coïncidé avec le retournement du marché obligataire.

Tombé sous les 3,4 % le 2 février, le taux américain à 10 ans a rapidement rebondi pour atteindre 3,97% à la fin du mois, soit plus haut niveau depuis novembre.

  En Allemagne et en France, le Bund et l’Obligation assimilable au Trésor (OAT) à 10 ans ont suivi une trajectoire similaire, leur rendement passant de 2% à 2,5% et de 2,5 % à 3 % respectivement sur la période.

Comme en 2022, cette hausse des taux a pénalisé les valeurs de croissance, comme l’explique Nicolas Domont, gérant chez Optigestion.

 Pour autant, les actions européennes, et notamment françaises ont bien mieux résisté grâce à des bons résultats d’entreprises et à des valorisations généralement dégradées sur le Vieux Continent.

Le secteur du luxe a particulièrement tiré son épingle du jeu grâce à réouverture de la Chine, observe Nicolas Domont.

Dans ce climat plus propice aux marchés européens, Ossiam a lancé un nouveau fonds négocié en bourse, le Ossiam Shiller Barclays CAPE Global Sector Value, coté sur cinq places boursières en Europe. Pour autant, à la fin du mois, l’annonce d’une accélération inattendue de l’inflation aux États-Unis en janvier a précipité les Bourses mondiales dans le rouge et entretenu la remontée des taux d’intérêt des deux côtés de l’Atlantique.

Un regain de volatilité qui devrait conforter l’engouement des investisseurs pour les produits structurés assortis d’une garantie en capital, estime Patrick Chotard, Président Directeur Général de, Lynceus Partners, l’un des spécialistes européens des produits structurés.

Cet environnement de marché tourmenté n’a pas empêché la controverse autour de l’investissement responsable alors qu’une puissante vague anti-ESG déferle outre-Atlantique, comme le rappelle Frédéric Bach, responsable ESG/ISR chez Ossiam.

Selon lui cependant, la notion de durabilité continuera de s’installer dans le monde financier à condition que les différents acteurs, banques, gérants, investisseurs fassent preuve d’innovation et de transparence. À  cet égard, les perspectives sont encourageantes, observe Roni Michaly, PDG de Financière Galilée qui souligne que 60% des investissements dans l’énergie dans le monde en 2022 se sont dirigés vers les énergies propres.

Un thème au potentiel boursier qu’aucun investisseur ne peut plus ignorer, assure l’expert.

Selon lui, une autre thématique mérite de susciter l’intérêt des investisseurs, le luxe et lifestyle qui remplit trois critères fondamentaux : elle est structurelle, internationale, et transversale.

Surtout souligne Ron Michaly, cette thématique bénéficie d’une élasticité prix faible.

En effet, une hausse des prix ne se traduit pas par une contraction de la demande, ce qui permet aux groupes comme LVMH ou Hermès de ne pas souffrir de l’inflation et de protéger leurs marges.

Coté immobilier, l’engouement pour les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ne faiblit pas. 

La collecte des SCPI devrait franchir la barre des 10 milliards d’euros en 2022, un niveau record Pour 2022, les acteurs anticipent un taux de distribution moyen compris entre 4,51% (France SCPI) et 4,70% (Linxea). Dans son observatoire, Linxea souligne l’arrivée « de nouvelles SCPI avec une stratégie dynamique qui se traduit par des rendements au-dessus de la moyenne, notamment Remake Live qui affiche un rendement de 7,64%. 

Lancée en février 2022 par Nicolas Kert et David Seksig, cette SCPI qui développe une approche sociale affiche pour l’année passée le meilleur taux de distribution du secteur et dépasse le meilleur taux de distribution servi pour 2021, de 7,10%.

Une première année brillante pour Remake Live qui confirme sa promesse de réconcilier performance et utilité.

COM’Value vous souhaite une bonne année 2022

La volatilité fait son retour

Les marchés actions ont débuté le mois de novembre avec vigueur grâce à des résultats d’entreprises globalement supérieurs aux attentes et une croissance toujours solide. Les investisseurs ont été également rassurés par le ton accommodant adopté en début de mois, par le président de la Réserve Fédérale Jerome Powell concernant son programme d’achats mensuels d’actifs lors de la réunion de politique monétaire, a souligné Jacques De Panisse, président d’Optigestion. « Les marchés ont un peu tendance à tout voir en rose… Il faut reconnaître que les communications des banques centrales se sont très bien passées : les annonces concernant le « tapering » et les taux ont été bien accueillies », a confirmé Patrick Guérin, co-directeur de la gestion chez Bordier & Cie France. Ignorant l’accélération de l’inflation et le ralentissement de la Chine pourtant mis en en avant par des spécialistes comme Xavier Gérard, gérant chez Optigestion ou l’économiste indépendante Véronique Riches-Flores, les investisseurs se sont renforcés sur les actions, permettant à de nombreux indices de tutoyer les sommets. Le CAC 40 a ainsi rapidement dépassé les 7 000 points, un niveau jamais atteint depuis 21 ans, avant d’atteindre le 17 novembre un record de clôture à 7 156 points. Mais, vendredi 26 novembre, alors que les Américains fêtaient à la fois Thanksgiving et le Black Friday, la détection d’un nouveau variant baptisé Omicron, annoncé comme très contagieux et plus résistant aux vaccins, a brusquement ravivé l’aversion pour le risque. Un scénario que redoutait Patrick Guérin. Les investisseurs ont fui les actions et les matières premières et notamment le pétrole, pour se rabattre sur les obligations souveraines, le yen et l’or, considérés comme des valeurs refuges. Logiquement, les secteurs liés à la réouverture des économies (hôtellerie, transport aérien, commerce) moteurs du rallye débuté en octobre, ont essuyé des prises de bénéfices tandis que des valeurs européennes comme celles de la santé ou de la grande consommation ont mieux résisté car plus défensives, une caractéristique soulignée par Benjamin Thomas, COO, de Lynceus Partners. La tendance a été similaire à Wall Street où les trois principaux indices, le Dow Jones, le S&P500 et le Nasdaq, ont enregistré au cours de la première quinzaine de nouveaux records avant de refluer. Dans cet environnement volatil, Jerome Powell, a renforcé l’incertitude en laissant entendre que la banque centrale américaine pourrait accélérer la réduction de ses achats d’actifs face à la hausse d’une inflation qu’il ne juge plus « transitoire » mais bien persistante, rejoignant ainsi l’analyse de bon nombre d’économistes, comme Véronique Riches-Flores. Au final, la correction a ramené les marchés européens à leur niveau de début d’octobre. Les marchés émergents ont principalement souffert des craintes sur la Chine et de la hausse des coûts matières premières liés aux problèmes d’approvisionnement.

Regain d’optimisme

Les marchés actions sont repartis à la hausse en octobre, Wall Street battant de nouveaux records. Le mois avait pourtant débuté comme s’était achevé septembre, sur une note incertaine. Les investisseurs continuaient de s’inquiéter du ralentissement de la conjoncture observé depuis quelques mois et de la persistance de l’inflation. « Derrière l’écran de fumée d’un scénario de croissance mondiale toujours exceptionnellement dopé par les acquis du rattrapage de la fin de l’année dernière, la situation économique se révèle de plus en plus complexe et les perspectives de plus en plus incertaines », écrivait Véronique Riches-Flores début octobre. Pourtant, les indices ont rapidement repris le chemin de la hausse.

Plusieurs facteurs expliquent cette embellie. En premier lieu, l’économie chinoise, a rassuré. « La forte chute du PMI chinois des services avait pris les observateurs par surprise le mois dernier. Expliquée dans un premier temps par un contrecoup temporaire des restrictions sanitaires et la paralysie de certains ports, l’affaire Evergrande a, depuis, apporté un nouvel éclairage sur les risques assortis à l’économie chinoise, écrit l’économiste. Le rebond du PMI ce mois-ci est donc une bonne nouvelle » observe-t-elle. Surtout, comme le souligne Patrick Guérin, co-directeur de la gestion chez Bordier & Cie (France), « les publications trimestrielles des sociétés, tant aux États-Unis qu’en Europe, ont largement dépassé les attentes, comme par exemple L’Oréal et Hermès en France ou les bancaires en Europe et aux États-Unis ». Une analyse partagée par Benjamin Philippe, gérant chez Optigestion : « les investisseurs observent surtout le discours des managements. Danone a publié de bons chiffres trimestriels mais son discours est apparu trop prudent et dans la séquence actuelle, les marchés sanctionnent la prudence. Il y a, à l’inverse, des révisions à la hausse des perspectives pour certains dossiers qui logiquement ont été très recherchés ». Contrairement aux prévisions, la plupart des multinationales sont parvenues à compenser la flambée des coûts des matières premières et les problèmes d’approvisionnement. L’enjeu est d’importance, comme le rappellent  Benjamin Thomas, directeur des investissements chez Lynceus Partners et Jacques de Panisse, président du directoire d’Optigestion. « Avec ou sans pricing power, la préservation des marges semble inévitable pour tout dirigeant avisé qui a pris conscience du grand virage qui se profile dans les années à venir. Privilégier l’intérêt du client serait une décision favorable à court terme mais rédhibitoire dans quelques années ». Dans cet environnement de marché redevenu porteur, les marchés attendaient avec intérêt les décisions des principales banques centrales, début novembre. « Il n’y a plus de doute possible, la banque centrale américaine n’a plus de marge de manœuvre après les chiffres d’inflation de septembre et devra passer à l’action », assurait Véronique Riches-Flores. A l’image de l’économiste, les marchés ont donc largement anticipé le début du « tapering », soit la réduction des rachats d’actifs de la Réserve Fédérale, annoncé début novembre. Surtout, comme le pense Patrick Guérin, et une partie des investisseurs, l’inflation devrait rester transitoire, reléguant le scénario d’une hausse des taux aux États-Unis à la fin de l’année prochaine.

La fin du rallye

Le rallye des marchés actions a pris fin en septembre. Le mois avait pourtant bien débuté, le CAC 40 s’approchant de son record de septembre 2000 dans le sillage des conclusions rassurantes du séminaire des banquiers centraux de la Réserve fédérale, fin août.  « Le président de la Fed, Jerome Powell a prononcé un discours minimaliste dans lequel il a confirmé un biais accommodant », explique Xavier Gérard, vice-président du directoire et associé chez Optigestion. Mais l’optimisme des investisseurs a été rapidement tempéré par des créations d’emplois décevantes aux États-Unis. « C’était le scénario redouté, d’un accès de faiblesse des créations d’emplois accompagné d’une accélération des salaires susceptible de mettre la Fed dans l’embarras », décrypte Véronique Riches-Flores, économiste indépendante et fondatrice de RichesFlores Research.

Dans ce contexte, les marchés attendaient avec intérêt les conclusions de la réunion de la Réserve fédérale du 22 septembre.  Or, à A l’image de la BCE et de la Banque d’Angleterre, l’institution a pris acte de la solidité de la reprise en cours mais aussi des tensions inflationnistes, notamment dans l’énergie. Dès lors, elle a, indiqué son intention de débuter la réduction de ses achats d’actifs (tapering) cette année et de relever ses taux dès l’an prochain, et non plus en 2023. « Jerome Powell a surpris les marchés en actant pour la première fois clairement qu’il était temps de changer de politique monétaire », commente Patrick Guerin, directeur de la Gestion et directeur de la Clientèle Privée de Bordier & Cie. « Sur le marché obligataire, la réaction a été brutale. Le rendement du Bon du Trésor à 10 ans a bondi d’une vingtaine de points de base en quelques jours pour dépasser le seuil symbolique de 1,5%. Cette tension sur les taux n’est pas près de s’arrêter », souligne le professionnel sur BSmart. Ce regain de nervosité s’est rapidement propagé aux marchés actions comme en témoigne le repli de 3% du CAC 40 en trois séances. « Le rebond des taux et le repli des actions montrent que les investisseurs redoutent une poursuite de l’accélération des prix au cours des mois à venir », explique le directeur de la Gestion et directeur de la Clientèle Privée de Bordier & Cie. La Chine a également suscité l’inquiétude. Alors que la croissance du pays semble marquer le pas, le risque de faillite du promoteur immobilier Evergrande a ravivé la crainte d’une crise à la « Lehman Brohers » qui pourrait fragiliser le système financier chinois et peut être mondial. « La perte de confiance à l’égard des entreprises chinoises et du financement du crédit peut créer un effet-domino. Nous sommes dans une situation où si un gros élément fait défaut, la déferlante peut être bien plus large. Elle risquerait ainsi de ne pas être circonscrite au seul secteur de l’immobilier, et affecter le marché du crédit dans sa globalité car la surchauffe est mondiale », prévient Véronique Riches-Flores. Dans un environnement de marché plus volatil, Patrick Guérin recommande plus que jamais aux investisseurs d’investir dans le temps long en privilégiant les entreprises qui possèdent un profil de croissance régulier et qui bénéficient d’un bon profit power, même si elles semblent chères aujourd’hui.

COM’Value a fêté ses 3 ans

Le 28 septembre dernier, pour la deuxième année consécutive, COM’Value a célébré son anniversaire avec ses clients et un certain nombre de journalistes économiques et financiers de la place.

Le début du mois de juillet a été chaotique pour les actifs à risques

Le début du mois de juillet a été chaotique pour les actifs à risques. « Les marchés s’étaient projetés dans un monde post-pandémique grâce à l’avancée des campagnes de vaccination, mais la recrudescence de l’épidémie liée au variant Delta a remis en cause leurs certitudes », expliquait Benjamin Thomas, directeur des investissements de Lynceus Partners. Pour autant, les investisseurs ont ensuite repris confiance, et permis aux marchés de connaître un bel été.« Toutes les planètes sont alignées, les marchés financiers devraient continuer de progresser », affirmait ainsi, début juillet, Jacques de Panisse.  Le président du directoire, gérant et associé d’Optigestion a donc vu juste. En revanche, prévenait-il, « la situation est peut-être plus fragile qu’il n’y paraît en raison du risque inflationniste aux États-Unis, de valorisations parfois excessives et du variant Delta ». Conscient de cette fragilité, Jerome Powell a tenu fin août un discours accommodant lors du séminaire de Jackson Hole. Le président de la Fed n’entend pas répéter la même erreur que Ben Bernanke en 2013 lors que ce dernier a durci trop vite sa politique monétaire et freiné la reprise.  « La prudence du président de la Fed a rassuré ceux qui redoutaient que l’envolée de l’inflation n’accélère la disparition du soutien monétaire », explique Véronique Riches-Flores.

Mais, le ralentissement inattendu du marché de l’emploi aux États-Unis a ravivé l’inquiétude « C’était le scénario redouté, d’un accès de faiblesse des créations d’emplois accompagné d’une accélération des salaires susceptible de mettre la Fed dans l’embarras. En août, les créations d’emplois n’ont pas excédé 235.000. Il s’agit donc d’une sérieuse  », ajoute l’économiste et fondatrice de RichesFlores Research. D’autant qu’en Chine aussi, le tableau semble se noircir. « L’activité manufacturière n’était déjà pas brillante en Chine ces derniers temps et la situation, sur ce front, ne s’est pas améliorée en août mais, surtout, les espoirs que les services prennent le relais d’une industrie en panne de croissance ont été balayés », poursuit Véronique Riches-Flores. Dans un contexte plus incertain, les investisseurs seront particulièrement attentifs ces prochaines semaines aux signaux adressés par les banques centrales et aux prochains indicateurs d’activités. D’un point de vue sectoriel, la poursuite du rallye a profité cet été aux valeurs technologiques, qui figurent parmi les plus recherchées depuis le début de l’année. A la Bourse de Paris, c’est cependant Saint-Gobain qui domine le CAC 40 avec un bond de 64%. Le fabricant de matériaux de construction a profité de l’appétit des investisseurs pour les valeurs exposées à la fois au cycle et aux tendances séculaires comme la transition énergétique. « Saint-Gobain est un acteur de référence dans le monde de la construction durable, empruntant une trajectoire de croissance et de rentabilité historiquement positive« , confirme Bordier & Cie (France).