Le début du mois de juillet a été chaotique pour les actifs à risques
Le début du mois de juillet a été chaotique pour les actifs à risques. « Les marchés s'étaient projetés dans un monde post-pandémique grâce à l'avancée des campagnes de vaccination, mais la recrudescence de l'épidémie liée au variant Delta a remis en cause leurs certitudes », expliquait Benjamin Thomas, directeur des investissements de Lynceus Partners. Pour autant, les investisseurs ont ensuite repris confiance, et permis aux marchés de connaître un bel été.« Toutes les planètes sont alignées, les marchés financiers devraient continuer de progresser », affirmait ainsi, début juillet, Jacques de Panisse. Le président du directoire, gérant et associé d'Optigestion a donc vu juste. En revanche, prévenait-il, « la situation est peut-être plus fragile qu'il n'y paraît en raison du risque inflationniste aux États-Unis, de valorisations parfois excessives et du variant Delta ». Conscient de cette fragilité, Jerome Powell a tenu fin août un discours accommodant lors du séminaire de Jackson Hole. Le président de la Fed n'entend pas répéter la même erreur que Ben Bernanke en 2013 lors que ce dernier a durci trop vite sa politique monétaire et freiné la reprise. « La prudence du président de la Fed a rassuré ceux qui redoutaient que l'envolée de l'inflation n'accélère la disparition du soutien monétaire », explique Véronique Riches-Flores.
Mais, le ralentissement inattendu du marché de l’emploi aux États-Unis a ravivé l’inquiétude « C’était le scénario redouté, d’un accès de faiblesse des créations d’emplois accompagné d’une accélération des salaires susceptible de mettre la Fed dans l’embarras. En août, les créations d’emplois n’ont pas excédé 235.000. Il s’agit donc d’une sérieuse », ajoute l’économiste et fondatrice de RichesFlores Research. D’autant qu’en Chine aussi, le tableau semble se noircir. « L'activité manufacturière n'était déjà pas brillante en Chine ces derniers temps et la situation, sur ce front, ne s'est pas améliorée en août mais, surtout, les espoirs que les services prennent le relais d'une industrie en panne de croissance ont été balayés », poursuit Véronique Riches-Flores. Dans un contexte plus incertain, les investisseurs seront particulièrement attentifs ces prochaines semaines aux signaux adressés par les banques centrales et aux prochains indicateurs d’activités. D’un point de vue sectoriel, la poursuite du rallye a profité cet été aux valeurs technologiques, qui figurent parmi les plus recherchées depuis le début de l’année. A la Bourse de Paris, c’est cependant Saint-Gobain qui domine le CAC 40 avec un bond de 64%. Le fabricant de matériaux de construction a profité de l’appétit des investisseurs pour les valeurs exposées à la fois au cycle et aux tendances séculaires comme la transition énergétique. « Saint-Gobain est un acteur de référence dans le monde de la construction durable, empruntant une trajectoire de croissance et de rentabilité historiquement positive", confirme Bordier & Cie (France).