Octobre noir sur les marchés

Nos clients s’expriment tous les jours dans la Presse. Chaque mois, nous synthétisons leurs principales prises de parole.
Dans cette édition, Optigestion, Riches-Flores Research, Lynceus Partners, Ossiam, Galilee AM, La Financière d’Orion et Remake.

  • Les marchés secoués par le risque géopolitique et la hausse des taux
  • Les gérants livrent leurs conseils
  • SCPI : Remake live retourne en France

Les actifs à risque ont connu un mois d’octobre difficile. L’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre a suscité de vives inquiétudes quant au risque géopolitique, et les investisseurs sont restés prudents face aux craintes d'une escalade plus importante. En parallèle, observe Véronique Riches-Flores, le mois a été marqué par une nouvelle série de données économiques américaines plus robustes que prévu, qui a soutenu la remontée des rendements obligataires et renforcé la crainte de l’impact sur l’économie mondiale de taux d’intérêt plus élevés. Selon Jacques de Panisse, président du directoire, gérant et associé d’Optigestion, les marchés ont pris conscience que les banques centrales vont maintenir leur taux d’intérêt au niveau actuel plus longtemps que prévu. A cet égard, souligne Véronique Riches-Flores, la Banque centrale européenne (BCE) a rejoint la Réserve fédérale (Fed) et la Banque d'Angleterre (BOE) dans l’idée que le maintien des taux aux niveaux actuels pendant suffisamment longtemps permettra de ramener l’inflation à son objectif de 2%. Concernant la Fed, l'économiste indépendante n’exclut pas cependant une nouvelle hausse des taux en cas de ralentissement trop lent de l’inflation. La volatilité des marchés a également été entretenue par des résultats d’entreprises en demi-teinte, ajoute Damien Ledda, directeur de la gestion de Galilée AM. Les comptes et les perspectives des grands groupes technologiques américains ont été mitigés, tandis qu’en Europe, les poids lourds du luxe ont été sanctionnés. Finalement, les indices actions ont accusé leur troisième mois consécutif de baisse pour la première fois depuis la pandémie et le marché obligataire américain a perdu du terrain pour le sixième mois consécutif.

Jouer les « gagnants d’influence » et les mégatendances

Alors que Moody’s et Fitch ont conservé fin octobre leurs notes de la France, Véronique Riches-Flores a cependant rappelé que la conjoncture dans l’Hexagone suscitait une inquiétude croissante en raison notamment d’une situation budgétaire de plus en plus fragile. Dans l’attente d’une meilleure visibilité sur la conjoncture, l'économiste recommande d’être prudent sur les actions et la dette publique et de privilégier l’or et les liquidités.

De son côté, Sofiya Matrosova, responsable des partenariats chez Lynceus Partners, attire l’attention sur deux pays, le Brésil et le Japon, qui sont devenus des « gagnants d’influence » avec la multiplication des tensions et des zones de conflit. L’experte a sélectionné dans chacun des pays une valeur phare : Petrobas au Brésil et Mitsubishi au Japon. Patrick Chotard, fondateur et CEO de Lynceus Partners et Benjamin Magny, associé et directeur du développement de la Financière d’Orion ont, eux, rappelé les avantages des produits structurés dans un environnement de taux élevés. Soucieux de renforcer encore son service d’analyste, Lynceus Partners a annoncé sa collaboration avec Les Cahiers Verts de l’Économie (LCV Research), cabinet indépendant de recherche macroéconomique et de stratégie d’investissement en France. Timothée Levesque, à la Financière Orion, a, pour sa part, remis en lumière le fonds DNCA Eurose, très connu des conseillers en gestion de patrimoine et qui bénéficie depuis quelques mois du repositionnement de la stratégie initié en 2021.

Frédéric Bach, responsable ESG et ISR chez Ossiam, a plaidé pour placer la biodiversité au cœur des portefeuilles des gérants afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre du secteur agroalimentaire.

Du côté des mégatendances, les experts de Galilee AM ont mis sur le devant de la scène plusieurs thématiques porteuses. Damien Ledda, directeur de la gestion, mais aussi Roni Michaly, PDG, et Aurélien Lux, analyste-gérant, ont souligné « les perspectives économiques colossales » de la thématique des mobilités du futur. Damien Ledda est également revenu sur deux autres thématique qu’il apprécie : le cycle de l’eau et l’économie du sport. Cette thématique du sport affiche une croissance annuelle de 7%, a précisé Antoine Robbe, analyste chez Galilee AM. Roni Michaly a rappelé les perspectives de rendement du fonds JP Morgan Climate Change Solutions, qui s’appuie lui aussi sur une mégatendance : le changement climatique. Enfin, le dirigeant a salué le potentiel encore important de la thématique Finance du Futur… Sans oublier d’évoquer les perspectives florissantes de son propre groupe qui vient de franchir le cap des 350 millions d’euros d’encours.

Remake Live revient en France

Dans l’univers de l’immobilier d’investissement, la jeune société de gestion Remake AM continue de faire parler d’elle très favorablement. Sa SCPI Remake Live a acquis son 27ième actif, signant son retour dans l’Hexagone. Le groupe a acheté l'immeuble « Campus Massy », au 102, avenue de Paris dans le secteur Massy Atlantis, dans l’Essonne. Il s’agit de l’un des immeubles occupés par Safran, a souligné Remake AM. Fort de son succès, Remake Live a relevé à son objectif de distribution annuel à la hausse. Pour autant, le cofondateur de la société, Nicolas Kert, a rappelé que cette classe d’actifs, à la liquidité imparfaite, restait sensible à l’environnement macrofinancier avant de préciser que fort de son jeune âge, Remake Live est moins exposée au risque de baisse des valeurs d’expertise que des SCPI plus vieilles.