Début d’été : les politiques des banques centrales restent floues

Nos clients s’expriment tous les jours dans la Presse. Régulièrement, nous synthétisons pour vous leurs prises de parole les plus importantes.
Dans cette édition, Optigestion, Riches-Flores Research, Lynceus Partners, Ossiam, Financière Galilée, TYGROW, La Financière d’Orion, Archinvest
, et Remake AM.

  • Les investisseurs inquiets restent prudents.
  • Le Private Equity : un secteur très dynamique.
  •  SCPI : les écarts se creusent.

En juin, les actifs à risque ont poursuivi leur progression, permettant aux actions de signer un premier semestre exceptionnel. L’optimisme des investisseurs a été alimenté par la résistance de l’économie et le ralentissement de l’inflation, deux indicateurs susceptibles de limiter à l’avenir de nouvelles hausses des taux d’intérêt, d’abord aux États-Unis puis en Europe. Un optimisme à pondérer, selon Jacques de Panisse, gérant chez Optigestion, qui redoute que les banques centrales ne mettent tout en œuvre « pour éradiquer, coûte que coûte, l’inflation … en sous estimant les effets cumulés et à terme de telles décisions ». Mi-juin, la Réserve fédérale (Fed) a laissé ses taux inchangés, tout en prévenant effectivement que son cycle de resserrement monétaire n’était pas encore terminé. « La Fed en a déjà fait beaucoup et a suffisamment d’arguments pour marquer une pause, sans céder, pour autant, aux sirènes d’un assouplissement à venir. Elle devrait rester, a priori, très vigilante sur son action future, au risque d’apparaître plus ‘faucon’ qu’attendu», commente Véronique Riches-Flores, économiste indépendante. L’économiste s’interroge : « la Fed passera-t-elle à l’acte ? » L’experte s’attend « au maintien des incertitudes au cours des mois à venir sur les marchés, au gré des statistiques économiques qui tomberont ».

Résultat, la première quinzaine de juin a été marquée par une faible volatilité sur les Bourses, « qui reflète l'attentisme des investisseurs en l'absence de visibilité : l'incertitude est paralysante », explique Patrick Chotard de Lynceus Partners. A la fin du mois, l’annonce d’un fléchissement de l'indice PCE mesurant les prix liés aux dépenses de consommation des ménages américains, a ravivé l’espoir que la banque centrale américaine mette un terme à sa campagne de hausse des taux cette année, observe Véronique Riches-Flores.

Sur le Vieux-continent, la Banque Centrale Européenne (BCE) a une nouvelle fois relevé ses taux et s’est montrée déterminée à prolonger son cycle de resserrement monétaire afin de ramener l'inflation à son objectif de 2 % à moyen terme. « Les marchés ont surtout été rassurés par la conformation des perspectives économiques de la BCE qui ne prévoit pas de récession malgré la dégradation marquée de la conjoncture allemande », souligne Véronique Riches-Flores. Jacques de Panisse estime cependant qu’il conviendrait d’être plus mesuré que ne le sont les investisseurs actuellement : « le délai de 18 mois, qui permet à une hausse des taux directeurs de freiner l’économie, n’est pas encore écoulé », et par conséquent, « l’essentiel du ralentissement que va produire le relèvement notable des taux ne s’est toujours pas fait sentir ».

SES-imagotag attaqué, Air Liquide plébiscité

A la Bourse de Paris, l’offensive du fonds activiste américain Gotham City sur SES-imagotag, a mis les investisseurs en émoi. Le fabricant d’étiquettes électroniques a cependant rapidement éteint la controverse en réfutant point par point les critiques du vendeur à découvert, comme le souligne Melchior de Villeneuve, responsable du développement chez Lynceus Partners. Le titre du fabricant de gaz industriels Air Liquide a atteint le 16 juin un nouveau record, ce qui est loin d’être surprise pour Carmine de Franco, directeur de la recherche Ossiam, qui avait rappelé quelques jours plus tôt le rôle essentiel du secteur dans la transition énergétique.

Du côté des valeurs européennes, Guillermo Franquesa, conseiller principal en solutions d’investissement, a mis en avant les perspectives prometteuses du géant belge de la bière AB InBev. D’un point de vue sectoriel, Roni Michaly, président de Financière Galilée a rappelé ses trois thèmes préférés : le développement urbain, la cybersécurité, et le luxe & lifestyle. Par ailleurs, le dirigeant a souligné le potentiel de l’Intelligence artificielle et de la robotique.

Nominations et innovations dans l’industrie de la gestion d’actifs

Le mois de juin a été riche en nominations dans l’industrie de la finance. Lynceus Partners a notamment annoncé la nomination d’Hugo Delecour en tant qu’Investment Solutions Advisor à Genève. Optigestion a nommé Nicolas Domont à tête de sa nouvelle activité de Private Equity.
Au chapitre commercial, l'Edhec et CentraleSupélec ont lancé leur fonds d'investissement alumni à l’aide de la société de gestion Tygrow.
La Financière d'Orion a enrichi son offre en proposant dès aujourd'hui aux CGP qu'elle équipe un nouvel outil digital : Canopia. La Financière d'Orion vise, grâce à cet outil, 100 nouveaux conseillers par an connectés à la plateforme.
Du côté du private equity, Archinvest a lancé un multifonds de dette privée pour les investisseurs non professionnels accessible dès 100.000 euros. La société a l’ambition de collecter 45 millions d’euros et espère un rendement de 8 % à 10 % par an.

La pierre-papier affiche sa résilience

Retour sur terre aussi pour les SCPI après une année record. Selon l’observatoire du marché publié fin juin par la plateforme d’épargne en ligne Linxea, la collecte s’est repliée de 10 % au premier trimestre 2023, pour s’établir à 2,4 milliards d’euros. Pour autant, certaines SCPI, les plus innovantes comme Remake AM, tirent leur épingle du jeu. La SCPI de la société de gestion, Remake Live, a été l’une des rares à augmenter le prix de sa part. Une performance qui s’explique en partie par les investissements réalisés à l’étranger, explique Nicolas Kert, président de Remake AM. Le dirigeant a d’ailleurs annoncé sa troisième acquisition à Dublin, en Irlande.