Une rentrée sous tension sur les marchés
Nos clients s’expriment tous les jours dans la Presse. Régulièrement, nous synthétisons pour vous leurs prises de parole les plus importantes.
Dans cette édition, Riches-Flores Research, Lynceus Partners, Financière Galilée et Remake AM.
- Dividendes et gestion thématique à l’honneur
- Les SCPI indépendantes tirent leur épingle du jeu
Les marchés d’actions ont vécu un piètre mois de septembre, pénalisés par la nette remontée des taux et les craintes persistantes sur l’évolution de l’économie mondiale. Le mois avait pourtant bien débuté avec l’annonce d’une décélération du marché de l’emploi aux Etats-Unis au mois d’août, laissant augurer d’une pause des taux d’intérêt. « Les chiffres de l’emploi offrent l’occasion d’une pause de la Réserve Fédérale (Fed) en septembre, la suite, on verra », commente, prudente, l’économiste Véronique Riches-Flores. Mi-septembre, la publication d’une inflation américaine légèrement supérieure aux attentes en août n’a pas fait dévier la prévision de l’économiste. « Ce rapport des prix à la consommation du mois d'août ne devrait pas entraver l’apparente volonté de la Fed de marquer une pause » dans ses hausses de taux en septembre, juge Véronique Riches-Flores. Pour autant, prévient l’économiste, la banque centrale devrait préparer « les investisseurs au maintien de conditions monétaires restrictives durablement ». Effectivement, quelques jours plus tard, la Fed a bien laissé inchangé ses taux mais aussi laissé entendre qu’ils pourraient rester élevés un certain temps.
Ce message de fermeté a également été partagé par la Banque Centrale Européenne (BCE) qui a prévenu qu’un qu’assouplissement monétaire n’était pas prévu à court terme malgré la poursuite de la désinflation. « La Fed et la BCE ont fait le gros du travail sur l’inflation, mais l’incertitude reste élevée dans les prochains mois », souligne Véronique Riches-Flores, qui redoute que le rendement de la dette américaine à 10 ans, au plus haut depuis 2007, poursuive sa montée.
Dans le même temps observe l’économiste, Pékin ne parvient pas à relancer sa demande intérieure malgré ses mesures de relance, ce qui affecte le reste de l’économie mondiale. La Chine continue par ailleurs d’être menacée par le risque de faillite du promoteur Evergrande, ce qui constituerait un évènement « potentiellement dramatique » pour l’économie mondiale via le canal du crédit, précise l’économiste.
Dernier sujet d’inquiétude pour Véronique Riches-Flores, l’assouplissement monétaire menée par plusieurs banques centrales des pays émergents pourrait être stoppée par la hausse des matières premières. Finalement, Wall Street a bouclé son plus mauvais mois depuis décembre 2022, tandis que le CAC 40 est descendu sous les 7 050 points pour la première fois depuis la crise bancaire de mars dernier.
Dividendes et gestion thématique à l’honneur
Dans ce contexte incertain, certains gérants recommandent une allocation d’investissement défensive. « Nous privilégions les actions à dividendes élevés, que les investisseurs apprécient souvent pendant les phases d’incertitude », confirme Hugo Delecour, responsable des partenariats chez Lynceus Partners, en ajoutant qu’entre 1993 et 2021, les dividendes représentaient 40 % de la performance cumulée du S&P 500 sur la période. De son côté, Galilée Asset Management continue de miser sur les fonds thématiques, et notamment ceux sur le cloud et les objets connectés, qui surperforment nettement depuis le début de l’année. Roni Michaly, PDG de Galilée AM, souligne par ailleurs le potentiel du thème des énergies propres, qui remplit les quatre critères à privilégier en Bourse : il est structurel, international, transversal et sous-valorisé. Autre thème recommandé par l’expert : les secteurs aérien et hôtelier qui devraient continuer de profiter de la croissance du tourisme international au cours des années à venir. Au chapitre des valeurs, la société de gestion apprécie Orange, « une société ayant encore un potentiel de reprise important à la Bourse de Paris, dans la mesure où le cours se situe encore à 8 % de son sommet annuel ».
Les SCPI indépendantes tirent leur épingle du jeu
Du côté de la pierre-papier, la collecte des SCPI s’est nettement repliée au deuxième trimestre dans un environnement marqué par la hausse des taux et la baisse de l’immobilier. Pour autant, certaines sociétés de gestion, essentiellement indépendantes, ont tiré leur épingle du jeu, à l’image de Remake Asset Management, qui passe de la 11ième à la 5ième place au classement de la collecte nette sur le premier semestre. Les investisseurs continuent de plébisciter la performance de sa SCPI Remake Live, qui affiche sur les six premiers mois de l’année un taux de distribution de 8 %, bien supérieur à la moyenne de l’industrie (4,33 %). Et alors que certaines SCPI sont contraintes de réduire leur prix de part en raison de la dégradation des conditions de marché, Remake AM est l’une des huit sociétés de gestion à avoir relevé le sien. Soucieux d’accélérer sa croissance, Remake AM a finalisé sa première acquisition au Royaume-Uni pour près de 36 millions d’euros. Le bâtiment dédié au commerce est situé dans le « rectangle d’or d'Edimbourg », un quartier dont le développement est très limité depuis 2011, précise la société.