Les actifs à risque ont connu un mois de février mouvementé entre bonne dynamique d’activité et craintes de la poursuite du resserrement monétaire des banques centrales.
Aux États-Unis, après une fin d’année 2022 et un mois de janvier tonitruants liés à l’espoir d’un arrêt prochain des hausses des taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed), Wall Street a très rapidement calé, comme l’anticipait Jacques de Panisse, gérant chez Optigestion.
La publication d’indicateurs économiques témoignant du dynamisme de l’activité économique comme l’accélération de l’emploi américain ou la hausse des ventes au détail en janvier ont ravivé la crainte d’une sévérité accrue de la Fed face à l’inflation.
L’inflexion des actions américaines a ainsi coïncidé avec le retournement du marché obligataire.
Tombé sous les 3,4 % le 2 février, le taux américain à 10 ans a rapidement rebondi pour atteindre 3,97% à la fin du mois, soit plus haut niveau depuis novembre.
En Allemagne et en France, le Bund et l’Obligation assimilable au Trésor (OAT) à 10 ans ont suivi une trajectoire similaire, leur rendement passant de 2% à 2,5% et de 2,5 % à 3 % respectivement sur la période.
Comme en 2022, cette hausse des taux a pénalisé les valeurs de croissance, comme l’explique Nicolas Domont, gérant chez Optigestion.
Pour autant, les actions européennes, et notamment françaises ont bien mieux résisté grâce à des bons résultats d’entreprises et à des valorisations généralement dégradées sur le Vieux Continent.
Le secteur du luxe a particulièrement tiré son épingle du jeu grâce à réouverture de la Chine, observe Nicolas Domont.
Dans ce climat plus propice aux marchés européens, Ossiam a lancé un nouveau fonds négocié en bourse, le Ossiam Shiller Barclays CAPE Global Sector Value, coté sur cinq places boursières en Europe. Pour autant, à la fin du mois, l’annonce d’une accélération inattendue de l’inflation aux États-Unis en janvier a précipité les Bourses mondiales dans le rouge et entretenu la remontée des taux d’intérêt des deux côtés de l’Atlantique.
Un regain de volatilité qui devrait conforter l’engouement des investisseurs pour les produits structurés assortis d’une garantie en capital, estime Patrick Chotard, Président Directeur Général de, Lynceus Partners, l’un des spécialistes européens des produits structurés.
Cet environnement de marché tourmenté n’a pas empêché la controverse autour de l’investissement responsable alors qu’une puissante vague anti-ESG déferle outre-Atlantique, comme le rappelle Frédéric Bach, responsable ESG/ISR chez Ossiam.
Selon lui cependant, la notion de durabilité continuera de s’installer dans le monde financier à condition que les différents acteurs, banques, gérants, investisseurs fassent preuve d’innovation et de transparence. À cet égard, les perspectives sont encourageantes, observe Roni Michaly, PDG de Financière Galilée qui souligne que 60% des investissements dans l’énergie dans le monde en 2022 se sont dirigés vers les énergies propres.
Un thème au potentiel boursier qu’aucun investisseur ne peut plus ignorer, assure l’expert.
Selon lui, une autre thématique mérite de susciter l’intérêt des investisseurs, le luxe et lifestyle qui remplit trois critères fondamentaux : elle est structurelle, internationale, et transversale.
Surtout souligne Ron Michaly, cette thématique bénéficie d’une élasticité prix faible.
En effet, une hausse des prix ne se traduit pas par une contraction de la demande, ce qui permet aux groupes comme LVMH ou Hermès de ne pas souffrir de l’inflation et de protéger leurs marges.
Coté immobilier, l’engouement pour les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ne faiblit pas.
La collecte des SCPI devrait franchir la barre des 10 milliards d’euros en 2022, un niveau record Pour 2022, les acteurs anticipent un taux de distribution moyen compris entre 4,51% (France SCPI) et 4,70% (Linxea). Dans son observatoire, Linxea souligne l’arrivée « de nouvelles SCPI avec une stratégie dynamique qui se traduit par des rendements au-dessus de la moyenne, notamment Remake Live qui affiche un rendement de 7,64%.
Lancée en février 2022 par Nicolas Kert et David Seksig, cette SCPI qui développe une approche sociale affiche pour l’année passée le meilleur taux de distribution du secteur et dépasse le meilleur taux de distribution servi pour 2021, de 7,10%.
Une première année brillante pour Remake Live qui confirme sa promesse de réconcilier performance et utilité.